Un vélo pour révolutionner nos territoires ?

L’Asso V’Lô, Saint-Lô, 50 : une association
Un vélo, c'est le meilleur des tours de magie à mes yeux. Il peut transporter une personne dépassant 80 kilos avec seulement 10 kilos de matière, et ce à une vitesse avoisinant les 20km/h de moyenne. A cela s'ajoute d'autres atouts majeurs comme son aspect réparable, son fonctionnement simple ou encore sa large diffusion dans notre société.
Mais permettez moi d'insister sur un point à ce sujet :
- En début d’année 2024 était organisé un salon professionnel du vélo à Toulouse auquel j'ai eu la chance de participer (merci Karine). Avec un œil avisé, on se rend vite compte que le dérailleur sans fil connecté y était la star incontestée. Il remplace les câbles pour passer les vitesses, alimenté par de petites batteries qui terminent très souvent à l'autre du monde dans des décharges à ciel ouvert. Loin des yeux loin du cœur comme on dit... Le besoin a t'il été questionné avant de se pencher vers cette nouvelle technologie ? Je n'en suis pas certain. J'y vois surtout un petit objet que personne ne saura réparer et qui fait s'échapper des mains des utilisateurs la capacité et le savoir faire de régler ses vitesses facilement avec un simple tournevis.
Protégeons donc tous ces petits savoir faire, celui du dérailleur comme tous les autres, qui mis bout à bout construisent une partie de notre société !
J'ai été deux jours bénévole pour l'Asso V'Lo à Saint-Lô qui milite justement pour un vélo repérable et accessible. Petite réflexion à ce sujet :
De nombreux vieux vélos donnés, bien que fonctionnels, ne correspondent plus forcément aux attentes des habitants du territoire et finissent au recyclage par manque de place. Une piste pour apporter une solution à cela serait de travailler sur notre désirabilité du vélo. Montrons qu'un ancien vélo avec vitesses au cadre peut nous offrir une expérience unique et peut permettre de nous déplacer, parfois de manière plus fiable et confortable que certains vélos neufs de mauvaise qualité !
Pousser plus loin cette question de la désirabilité du vélo, c'est ce qu'a réussit l'association des artisans du cycle avec "Le concours des machines 2024". Lors de cet évènement, ces artisans ont allié avec brio "vélo pour une pratique sportive" et "vélo produit localement, de manière responsable et réparable". A quand un Tour de France avec de tels vélos, faisant rêver les enfants par leur beauté, leur simplicité et leur réparabilité par les coureuses/eurs cyclistes au bord de la route ? Est-ce que cela n'était pas déjà le cas à la création de cet évènement populaire qui a construit tellement d'imaginaires autour du vélo à travers le monde ?
L'asso V'Lo questionne aussi nos modes de transport avec des ateliers collectifs de construction d'un véhicule intermédiaire à 3 roues, le Vhélio, conçu en France et disponible en open source. J'ai eu la chance de participer à l'atelier portant sur la construction de sa batterie à partir d'éléments reconditionnés par Betobo, une entreprise Normande. ( ils/elles sont fort.e.s ces normand.e.s quand même !!)
Quelle place dans nos usages et dans nos territoires pour ces nouveaux véhicules petits, très souvent actifs ( avec des pédales), moins rapides et plus conviviaux ? Ils pourraient être produits dans de micro usines distribuées partout sur le territoire, au plus près de l'utilisateur, et être réparables dans ces mêmes lieux tout en valorisant les métiers d'assemblage ! ( "Labelle tech" en Normandie entreprend pour ce modèle d'usine distribuée ). La démarche low-tech créé ainsi de nouveaux métiers, les métiers de demain, qu'il faut que nous fassions monter en valeur dans nos imaginaires !
Le vélo au centre d'un projet de société sur nos territoires face aux crises climatiques et sociales, il fallait y penser...
Cela fait pourtant très bien écho à une phrase de Bill Mollison, père fondateur de la permaculture, qui disait :
" Bien que les problèmes du monde soient de plus en plus complexes, les solutions restent d'une simplicité embarrassante".
C'était la conclusion, je vous souhaite une bonne réflexion "à bicyleeeeetteeeeee, nous étions quelques bon copains, y'avait ..."