Quels domaines de prédilection pour appliquer la démarche low-tech ?
Maraiche sol vivant : Association nationale d’agroécologie avec une branche Normande

Encore des questions en début d'article !! Oui, mais grâce à cela, j'espère que vous arriverez à vous faire votre propre avis, tout comme je le fais au fil de ce voyage, de ce que la démarche low-tech véhicule et ce qu'elle peut apporter à un territoire. Alors on prend la même équipe et on continue !
Petit point référentiel :
Le low-tech lab , qui est une association qui depuis près de 10 ans soutient la démarche low-tech, référence sur son site internet bon nombre de projets "low-tech" à travers le monde. Pour naviguer dans cette mer d'initiatives internationales, vous pouvez filtrer votre recherche par domaine :
- Énergie, alimentation, eau, agriculture, déchets, habitat, matériaux, outils, hygiène, mobilité, santé, communication, vêtements. C'est large me direz vous, et oui, on peut difficilement dire le contraire. Cependant, cette liste à la Prévert semble montrer que la démarche low-tech s'adapte à tous les aspects essentiels de nos modes de vie. Et ce sont bien les projets concrets qui nous le prouvent, pas l'inverse !
- Si je tire la bobine un peu plus loin, on peut se dire qu'il est possible de voir fleurir sur son propre territoire autant de projets inspirants et utiles que de domaines ci-dessus. Que vous soyez en ville, en zone de montagne, en rase campagne ou en bord de mer, chaque projet sera différent mais les thématiques quant à elles resteront les mêmes, car aucune n'est optionnelle pour garantir un mode de vie durable. En parlant de la diversité des territoires et de leurs enjeux, voici un travail très fin de la part du Shift Project traitant de l'avenir possible de votre "chez vous" élargi. Bon. C'est pas mal déjà ! Plus qu'une conclusion et c'est réglé !
Non, un peu de nuance s'impose...
En effet, ne soyons pas trop idéalistes en laissant entendre que tout cela sera facile. Ces nouveaux projets de territoire vont demander des efforts considérables et une coopération à une échelle beaucoup plus resserrée que ne l'est aujourd'hui la marchandisation mondialisée. Mais la coopération, tout comme le marché économique, a elle aussi la capacité d'être très en"riche"issante ! Elle incite à faire des choses ensemble, à se partager des informations ou encore à s'entraider, sans passer par l'achat de "services". Coopérer, c'est comprendre que nos intérêts mutuels et collectifs gagneraient à être remplis autant que possible par des initiatives communes, désintéressées financièrement.
On peut aussi imaginer une coopération avec son territoire, avec tout ce qui n'est pas humain mais qui fait parti d'un grand "souk" dont nos activités dépendent entièrement !
Une illustration concrète ?
J'ai eu la chance de participer à l'assemblée générale de la branche Normande de l'association Maraîchage Sol Vivant qui tente exactement d'adresser ces différentes formes de coopérations:
- Coopérer avec les "non humains": comprendre la richesse de notre sol, ses être vivants, quels sont ses besoins et savoir ce que cet écosystème entier est capable de faire pousser;
- Coopérer entre les "oui humains" ? : créer des ressources communes pour progresser collectivement sur le développement de méthodes de cultures plus soutenables et plus rémunératrices.
Le site internet de MSV parle de lui même et permet très bien de se rendre compte des objectifs du projet:
- Partir de projets agroécologiques, souvent isolés, auxquels on ajoute une dimension collective avec des réseaux d'échanges qui aboutissent à la création de connaissances communes partagées en open source. C'est une explosion de saveurs !
Nous parlions en début d'article des domaines d'applications de la low-tech. Pour ce qui est de l’agroécologie, la low-tech joue un rôle clé, notamment lorsqu’il s’agit de réparer ou de concevoir ses outils pour répondre au mieux à ses besoins. C'est d'ailleurs la mission que s'est donné l'atelier paysan :
- Accompagner des exploitant.e.s agricoles dans la construction de leurs propres outils. Ceci a pour finalité de diminuer sa dépendance financière à l'achat de machines très couteuses, peu réparables par soi-même et souvent peu adaptées à de nouvelles pratiques plus respectueuses de la vie des sols.
Bon. Je ne sais pas si c'est mieux, mais c'est déjà plus nuancé =-)
Alors oui ça donne envie, (enfin j'ai l'impression), et en même temps, on se rend compte que ce n'est pas si évident de coopérer. MAIS POURTANT, déjà, des gens essayent, se trompent, réessayent et arrivent petit à petit à rendre un imaginaire de plus en plus encré dans le réel.
J’espère découvrir encore d’autres initiatives au cours de mon voyage, qui permettront d’illustrer comment intégrer la démarche low-tech à tous les domaines qui nous concernent tout.e.s, en prenant le temps d’y insérer du dialogue et de l’empathie, deux clés essentielles pour une coopération réussie.
C'était la conclusion, après une navigation complexe et low-tech entre savoir, savoir faire et savoir être !